mercredi 7 mai 2008

Journée de fou

Journée de fou. Journée de mongole. J’aurais besoin de Roller Blades pour filer les couloirs du Musée. Je reviens à mon bureau; je regarde mes courriels. Un premier filtre gère les urgences : est-ce crucial pour les 15 prochaines minutes?
Oui-Non-Non-Peut-être-Non-Oui.

Je n’arrive même pas à prendre mes messages téléphoniques.
Tout ce que j’arrive à faire, c’est voir le nombre qui augmente :
-You have 6 new messages
-First message ...
...Dring-dring!
Ext :268 Réception
-Lili, M. Hayes pour toi.
-Lili, ta nouvelle stagiaire à la réception.
-Lili, M. Marcil pour toi à la réception
-Lili, j’ai une recherchiste de Radio-Cananda sur la 2

Les mots recherchiste et Radio-Canada me font toujours tripper.

On lâche tout. Pour Le bigot? Samedi matin? Notre nouvelle expo?
OUI bien sûr!!!

(Essayez, vous, d’trouver un spécialiste d’art inuit disponible un samedi matin, dans 48 heures)




Patron : Lili, vient me voir quand tu auras deux minutes, j’ai pensé à un projet…

Lili : Présentement, j’ai Radio-Canada au trousse, les 12 000 modifications au Programmes pédagogiques à vérifier, une nouvelle stagiaire à qui j’ai eu à peine le temps le temps de dire bonjour, le shooting photo du bustier de Jean-Paul Gaultier, le communiqué de presse du Bal à sortir, et une mise à jour Web à envoyer. Mon degré d’ouverture d’esprit face à un nouveau projet t’es très peu favorable, j’aime mieux t’en avertir.

Il me semblait que je finissais à peine de téter ma chaudière de café matinal que je vois mon adjointe mettre son manteau et que je réalise qu’il est 5pm.

***

À peine avais-je fermé mon ordi que je me retrouve parachutée dans un autre univers. Celui que j’appelle la vraie vie. Je ne sais pas pourquoi. Me semble que la vraie vie arrive après 17 heures. Mon boulot au Musée est d’être Chef d’orchestre. Quand le spectacle est fini, je sors et je me trouve devant la vraie vie.

La vraie vie ce soir était faite d’une terrasse sur Mont Royal, d’un Merlot, de clopes et de bonne compagnie.

Y’a plein de gens qui tombent dans ma vie. Des liens qui mûrissent autrement. On croise quelqu’un et quelque chose nous dit d’arrêter.

Comme ça on se retrouve un mercredi de mai (à se geler le derrière sur une terrasse) à parler de projets, d’écriture, de communications, de vidéo, de couple, de vieillesse et de rêve.

Et vlan dans les gencives.
Encore cette vie qui vous fesse en pleine face.