mercredi 19 août 2009

Vacances et autres signes du destin


Après quelques projets estivaux et bouleversements émotifs, je regarde mon calendrier en constatant que je ne sais pas où sont passé ces derniers mois. À l’aube d’une nouvelle session d’enseignement (300 étudiants à date!), je sens qu’il me faut prendre quelques jours de vacances. Enfin; c’est la solution logique.

Où? Quand? Comment?
Je perds mon temps à élaborer des plans à gauche et à droite dans l’espoir de trouver celui qui colle (et qui me fera décoller). J’écris dans mon journal, me pose trois milles questions qui n’ont rien à voir avec des destinations voyages, je tergiverse, j’analyse, j’introspecte.

Something’s not right. Quand je décide de partir, je pars (temps moyen de préparation : 15 minutes). Mais là, rien à faire, les jours passent et je suis toujours dans la métropole à me faire bronzer dans un parc et à caller des latté avec ma sœur. J’élabore de grands plans de voyage (« Là, pis là après, puis en revenant… »), assise confortablement dans mon appart très climatisé.

Petite voix dans la tête : « Aille fille, c’est pas sain ça, va t’éventer un peu ailleurs, te faut le bitume qui chauffe sous les roues de la BM… »
Moi : « Oh, lâche moi, tu vois ben que j’essaye???! »
PVDLT : « Bravo. Ça fait combien de fois que tu dis que tu pars demain? »
Moi : « Oh pis fuck off ok? »

Puis la sœur tombe en vacances. Ah, bien là, plus d’excuse, c’est un roadtrip da sista ! Trois tentatives de planification plus tard, conclusion; faut que je parte en solo, questions d’horaire irréconciliables.

Dans la seule journée d’hier, deux autres tentatives plus tard, et je suis encore à prendre l’apéro avec sœur, toujours dans ma cuisine.

Sœur : « …Bon ben, tu vois Bella, tout est réglé, si tu veux partir, tu peux ! »
Moi : « Oui, il le faut vraiment, sinon, je vais le regretter. Je pars. Laisse moi 15 minutes pour me préparer et j’irai te reconduire chez toi.»
***

Au volant de la Batmobile, la brise fait voler mes cheveux, la musique dans le piton, Mononcle & Matante chéris m’attendent – la piscine aussi. Je hurle les paroles du dernier Metrics en dansant sur mon siège. Ahhhh; les vacances ! L’île maintenant derrière moi, l’air est plus frais, à moi les grands espaces !!

« Geeeeeze, me semble que la toune commençait pas comme ça ? Holy Fucking shit, Oh my God, what the Fuck?”

POWWWWW

Immobilisée sur le bas côté, je pleure devant mon pneu complètement éventré. Non, pleurer est trop mou comme mot, je hurle-morve-sanglote-et-mal-de-cœur. Je sacre contre « Petite voix dans la tête » qui m’a menée ici :
« Maudite épaisse, tu voyais ben qu’il ne fallait pas que je parte ! Pis t’es qui toi qui semble savoir tellement ce qui me ferait du bien ? Un manuel de Jung ? Je pense que t’es pas mal plus un livre de pop-psycho en vente chez Jean Coutu . J’ai toujours pensé que tu étais la voix de la conscience, mon instinct, celle qu’il faut que j’écoute parce qu’elle doit bien avoir raison ! Bullshit, tu t’es royalement fourrée ma belle. »

Après la deuxième Gauloise grillée devant mon pneu, je repense que je disais récemment à une amie, que je ne croyais pas tellement aux « signes », ou du moins, que j’essayais de les voir avec le sérieux de la lecture de mon horoscope. Que j’acceptais la surprise de la « synchronicité », mais rien au-delà de ça.
« Bravo la grande, encore dans le mil avec cette belle philosophie. Le fossé de la 40 pour tes vacances, ça te dit ? »
« Oh, pis toi la ptite voix, laisse faire »

Mon chevalier servant était en chemin. Ne fallait plus qu’attendre. J’envie de pisser. J’ai chaud. Je braille. J’appelle ma mère au secours moral. Je l’inquiète inutilement, je raccroche. Je braille. J’envie de pisser. J’pense que je délire sous le bruit incessant des camions qui passent et du son aliénant de mes 4 flashes.
Pis toi la cigale, ta gueule.

Chevalier servant : « Bon, tout est réparé. Tu vois bien qu’il n’y avait pas de drame ! »
Moi : « Snif, Snif, Bou-hou-Bou-hou »
Chevalier servant : « T’as juste à pas aller vite et tu vas être chez ton oncle dans une heure. Demain, vous ferez changer le pneu, pis tu continueras ton voyage… Mais pour l’amour du ciel arrête de pleurer ! »
Moi : « What ?? Are you fucking insane ? CAN’T YOU SEE THE SIGNS?? I’m NOT meant to be here. J’ai tout ignoré, je l’ai écouté, elle, la ptite voix qui me disait que j’avais besoin de vacances. Mais j’aurais pas du, the signs, read the fucking signs. I WANNA GO HOME. Bouououou-houououou.”
Chevalier servant: « Ooooouké, j’pense qu’on va aller prendre un café et on va rentrer à Montréal après (ça y est, elle disjoncte)»
***
Moral of the story: Read the signs.
Just careful which ones.