samedi 24 octobre 2009

3 jours à Manhattan avec 52 étudiants… De retour. Et tout a bien été.


OUF


Vous pensez peut-être que je vais vous dire que je suis épuisée, que je n’ai pas dormi, que la ville était électrisante…


Pas cette fois-ci. Et quel magnifique voyage. Un voyage singulier.

Je n’ai pas la prétention de même oser mentionner le mot « new-yorkaise », mais peut-être que je m’y sens de plus en plus chez moi. Comme un second chez moi.


À chacun son chalet.

En ce samedi particulièrement pluvieux et lent, je prends plaisir à revisiter ce voyage. Une expé très différente de toutes mes autres visites à Manhattan…


En voici quelques extraits…

New-York, my darling…



Deux facteurs clés ont résolument façonné le cours des événements et doivent être mentionnés en guise d’introduction ; Li-liberté n’était pas « accompagnée » (à part ses 29 étudiants) et elle avait un groupe très autonome… Résultat ; beaucoup de Solo-Time-zin-the-Big-Apple. Comment ne pas se délecter de cet inspirant contexte…



Après une nuit sur l’autobus, 4 heures aux douanes et trois heures de sommeil, deux conférences et un « Walking Tour », vendredi soir, 17h, elle avance finalement vers sa chambre d’hôtel. Les étudiants sont tous montés dans leur chambre ; le premier moment de solitude approche… Elle suit Zoulios, le (oh-so charming) bellman de l’hôtel. Un african-american incarnant tout le charme chaleureux et l’accent new-yorkais. Contrairement à la croyance populaire, c’est ça New-York. Dans ce superbe hôtel, avec ce splendide Bellman, elle aurait pu avoir la lune sur un plateau d’argent. Elle fait, elle ne rêvait humblement que de la bouteille de rouge, ramassée aux douanes.



- “Can I open this for you Darling?”, said Zoulios, fetching a wine glass from the kitchenette.



-“ That would be great”, she said looking around the room, positively overwhelmed by her new retreat. “Oh ! Fabulous, we can open the windows”, thinking she would indulge in some Marlboro.



- “Honey, I will open the windows for you. And is there anything else I can do for you; would you like a wake-up call tomorrow?”



- “Yes, if it’s done personally by you”. (Fictional thought. Did not get verbalized.)

Rassasiée, elle constate que le téléphone ne sonne pas et cela doit être une bonne nouvelle. La soirée lui appartient; et 19h, c’est un peu tôt pour de ne pas aller errer les rues. Elle a marché quelques rues, mais surtout attaqué plusieurs boutiques – jusqu’à la fermeture.




Quels plaisir sensoriels; le bruit des voitures, les sirènes, les magasins remplis, les odeurs de hot-dogs sur la rue …et les vêtements… Les bras pleins de sacs, elle a déniché le plus chouette des dépanneurs-delis, ou elle se fit préparer le plus délicieux des sandwichs, par un autre sympathique new-yorkais;


-« For you, I will make the best sandwich ever… »



En pleine forme samedi matin, elle partit vers le Metropolitain Museum of Arts pour une visite de groupe. Seulement 11 étudiants ; très relaxe, se dit-elle. Se fut plutôt, un drink sur le toit, et une visite du gift-shop… Why not…






Puis il y a eu un dimanche matin en solo. Ceux qui connaissent bien les us et coutumes new-yorkais savent à quel point cette plage horaire est sacrée. Chacun y va de son rituel ; le brunch, Central Park, le journal, la famille. Li-liberté a décidé d’errer sur SoHo… En fait, elle a commencé à Union Square, avec un dèj au populaire « Coffee Bar Shop » pour un copieux repas, son roman ouvert sur la table (même si ce sont bien plus les gens attablés qu’elle lisait). Après, down on Broadway, dernier sprint shopping avant le retour… Elle se doit de gâter sa cat-sitter ! À tous les coins de rue, elle s’arrête, la face au soleil, pour « lucidifer » le moment précis, un snap-shot polaroïd.


Et deux heures avant l’embarquement vers Montréal, elle sirotait un latté en lisant le New-York Times.


Satisfaite, heureuse, paisible.




…***…
Pas de fatigue, ni de post-NYC-depression (qui habituellement me tuaient pour au moins une semaine). Juste l’immense bonheur d’avoir revue une vieille amie. Pas besoin de prendre des photos, on la connaît déjà tellement.



Quand samedi soir, après un souper de groupe, j’ai pris seule le chemin de Time Square c’était pour voir comment j’allais m’y sentir. Time square qui m’a toujours éblouie « beyond reason », est l’exemple que je cite toujours pour décrire la splendeur et la démesure de la mégapole. Mais cette fois-ci, quand en tournant le coin de la rue, je me suis retrouvée aveuglée par ses lumières, je me suis simplement dit ;



Hello Gorgeous.



Et ce matin, en écrivant ces lignes, je me dis ;


I’ll see you back in spring, Darling.

dimanche 20 septembre 2009

De la grande visite

Pardonnez mon absence. La vie est parfois mieux digérée en silence. Je ne sors de mon mutisme que 28 heures par semaine pour jaser publicité, comportement du consommateur et communications. Le reste du temps, je suis dans ma tête qui, ces temps-ci, ressemble aux débats de la Chambre des Communes.

Fraîchement revenues dans ma vie : Nostalgie et Solitude. Mais je ne me cache pas. Je ne fuis pas. Je les regarde avec une lucidité inimaginable. Je les accueille, les regarde, les interroge, les écoute.

Je vous vois. Je vous sens.

Nostalgie arrive toujours avec son bagage de souvenirs, sa valise de polaroïds soigneusement sélectionnés « Hallmark ». Elle se pointe avec un Powerful Power Point, soulignant délicatement, au passage, que de tout ça, il n’y aurait plus. Nostalgie termine son diaporama en me présentant Solitude (comme si je ne la connaissais pas) en m’annonçant que c’est maintenant ma nouvelle compagne.
Me faut l’admettre, les retrouvailles avec Solitude, sont un peu amers. Je ne pensais pas la revoir de sitôt. J’imagine qu’il faut juste briser la glace, car au fond, je sais que je l’aime bien celle-là. We go way back. Ça n’a pas été le coup de foudre entre elle et moi. Très difficile d’approche. Mais après un long apprivoisement, j’ai fini par décider que pour toujours, elle serait mon amie et complice. N’est-ce pas là une grosse portion de liberté?

Pour ce qui est de Nostalgie; ça doit être la même chose. Me faut juste briser la glace. Je me souviens l’avoir apprécié (de temps en temps). Quand elle apporte ces diaporamas de photos de voyages ou de souvenirs d’enfance sur le voilier.

Et c’est la même chose pour Stress, Déprime, et Tristesse. Je vous accueille tous. Avec la même paix et la même grâce que je le fais pour Joie, Découverte, et Accomplissement. Languirand le disait l’autre soir; les souffrances sont des occasions de croissance incroyables. Si on a le courage et la sérénité pour les accueillir.

Alors à vous tous, présents à la Chambre des Communes de ma tête, sachez que je vous écoute. Que j’ai besoin de vous tous. Que j’apprends et que je grandis.
(J’aimerais quand même vous informer qu’à partir de maintenant, c’est moi qui décide des heures d’audience)

mercredi 19 août 2009

Vacances et autres signes du destin


Après quelques projets estivaux et bouleversements émotifs, je regarde mon calendrier en constatant que je ne sais pas où sont passé ces derniers mois. À l’aube d’une nouvelle session d’enseignement (300 étudiants à date!), je sens qu’il me faut prendre quelques jours de vacances. Enfin; c’est la solution logique.

Où? Quand? Comment?
Je perds mon temps à élaborer des plans à gauche et à droite dans l’espoir de trouver celui qui colle (et qui me fera décoller). J’écris dans mon journal, me pose trois milles questions qui n’ont rien à voir avec des destinations voyages, je tergiverse, j’analyse, j’introspecte.

Something’s not right. Quand je décide de partir, je pars (temps moyen de préparation : 15 minutes). Mais là, rien à faire, les jours passent et je suis toujours dans la métropole à me faire bronzer dans un parc et à caller des latté avec ma sœur. J’élabore de grands plans de voyage (« Là, pis là après, puis en revenant… »), assise confortablement dans mon appart très climatisé.

Petite voix dans la tête : « Aille fille, c’est pas sain ça, va t’éventer un peu ailleurs, te faut le bitume qui chauffe sous les roues de la BM… »
Moi : « Oh, lâche moi, tu vois ben que j’essaye???! »
PVDLT : « Bravo. Ça fait combien de fois que tu dis que tu pars demain? »
Moi : « Oh pis fuck off ok? »

Puis la sœur tombe en vacances. Ah, bien là, plus d’excuse, c’est un roadtrip da sista ! Trois tentatives de planification plus tard, conclusion; faut que je parte en solo, questions d’horaire irréconciliables.

Dans la seule journée d’hier, deux autres tentatives plus tard, et je suis encore à prendre l’apéro avec sœur, toujours dans ma cuisine.

Sœur : « …Bon ben, tu vois Bella, tout est réglé, si tu veux partir, tu peux ! »
Moi : « Oui, il le faut vraiment, sinon, je vais le regretter. Je pars. Laisse moi 15 minutes pour me préparer et j’irai te reconduire chez toi.»
***

Au volant de la Batmobile, la brise fait voler mes cheveux, la musique dans le piton, Mononcle & Matante chéris m’attendent – la piscine aussi. Je hurle les paroles du dernier Metrics en dansant sur mon siège. Ahhhh; les vacances ! L’île maintenant derrière moi, l’air est plus frais, à moi les grands espaces !!

« Geeeeeze, me semble que la toune commençait pas comme ça ? Holy Fucking shit, Oh my God, what the Fuck?”

POWWWWW

Immobilisée sur le bas côté, je pleure devant mon pneu complètement éventré. Non, pleurer est trop mou comme mot, je hurle-morve-sanglote-et-mal-de-cœur. Je sacre contre « Petite voix dans la tête » qui m’a menée ici :
« Maudite épaisse, tu voyais ben qu’il ne fallait pas que je parte ! Pis t’es qui toi qui semble savoir tellement ce qui me ferait du bien ? Un manuel de Jung ? Je pense que t’es pas mal plus un livre de pop-psycho en vente chez Jean Coutu . J’ai toujours pensé que tu étais la voix de la conscience, mon instinct, celle qu’il faut que j’écoute parce qu’elle doit bien avoir raison ! Bullshit, tu t’es royalement fourrée ma belle. »

Après la deuxième Gauloise grillée devant mon pneu, je repense que je disais récemment à une amie, que je ne croyais pas tellement aux « signes », ou du moins, que j’essayais de les voir avec le sérieux de la lecture de mon horoscope. Que j’acceptais la surprise de la « synchronicité », mais rien au-delà de ça.
« Bravo la grande, encore dans le mil avec cette belle philosophie. Le fossé de la 40 pour tes vacances, ça te dit ? »
« Oh, pis toi la ptite voix, laisse faire »

Mon chevalier servant était en chemin. Ne fallait plus qu’attendre. J’envie de pisser. J’ai chaud. Je braille. J’appelle ma mère au secours moral. Je l’inquiète inutilement, je raccroche. Je braille. J’envie de pisser. J’pense que je délire sous le bruit incessant des camions qui passent et du son aliénant de mes 4 flashes.
Pis toi la cigale, ta gueule.

Chevalier servant : « Bon, tout est réparé. Tu vois bien qu’il n’y avait pas de drame ! »
Moi : « Snif, Snif, Bou-hou-Bou-hou »
Chevalier servant : « T’as juste à pas aller vite et tu vas être chez ton oncle dans une heure. Demain, vous ferez changer le pneu, pis tu continueras ton voyage… Mais pour l’amour du ciel arrête de pleurer ! »
Moi : « What ?? Are you fucking insane ? CAN’T YOU SEE THE SIGNS?? I’m NOT meant to be here. J’ai tout ignoré, je l’ai écouté, elle, la ptite voix qui me disait que j’avais besoin de vacances. Mais j’aurais pas du, the signs, read the fucking signs. I WANNA GO HOME. Bouououou-houououou.”
Chevalier servant: « Ooooouké, j’pense qu’on va aller prendre un café et on va rentrer à Montréal après (ça y est, elle disjoncte)»
***
Moral of the story: Read the signs.
Just careful which ones.

jeudi 23 juillet 2009

Guide de survie aux bénéficiaires de l’Assurance Emploi

Témoignage auto-biographique

Nombre de copies de documents perdus par A-E :
___ 1
___ 2
___ 3
___ 4

Rep : 4

Nombre d’agents intervenus dans le dossier :
___ 1
___ 2
___ 4
___ 6

Rep : 6

Nombre d’agents ayant admis leur erreur :
___ 1
___ 2
___ 4
___ 6

Rep : 1

Nombre de visites et de téléphones faits à l’A-E :
___4
___ 8
___ 12
___ 12 000

Rep : 12

Nombre de semaines d’attente d’un paiement :
___4
___ 5
___ 7
___ 9

Rep : … 10

La solution à cette Tour de Babel?


a) Aller faire un sacrifice animal pour plaider votre cause à votre bureau Service Canada


b) Hypothéquer un rein et attendre le chèque

c) Consulter un avocat à 250$ de l’heure

d) Envoyer un courriel à votre député fédéral, obtenir un retour d’appel dans l’heure, attendre deux heures pendant que votre député appelle l’A-E, et célébrer le gros chèque qui arrivera dans votre compte dans deux jours. Remercier votre député par courriel.



Rep : d)

samedi 11 juillet 2009

Ça déménage


Neuf ans. Neuf années dans ce logis de la rue Rielle. Tant de rencontres, de retrouvailles, de rires, de larmes, de couleurs de mur, de changement de meubles; 9 ans.

Revisiter ces 9 années m’amène invariablement à revoir tous ceux et celles qui ont partagé avec moi ces lieux. C’est d’abord avec Namie que j’ai aménagé; après s’être retrouvées dans un bar trifluvien, je lui disais que j’allais étudier à Montréal. Elle y avait déménagé quelques mois plus tôt et s’y trouvait un peu seule. Beaucoup trop d’alcool et nous blaguions déjà de cohabiter la métropole ensemble. Le lendemain matin, dégrisée, une chose rare s’est produite; l’idée était encore tentante!

Quatre années ensemble. Quatre années d’harmonie, de complicité, de souvenirs innombrables. Cet arrangement aura certainement contribué à rendre mon long célibat fort heureux et animé! Car, « le vieux couple » que nous formions offrait vraiment le meilleur des deux mondes; liberté totale et complicité réconfortante. La séparation fût douloureuse mais courte. Nous sommes toujours (et pour toujours) meilleures amies…
Puis il y a eu Beca. Rebeca, de Londres. Étudiante à l’UQAM, qui a passé les six mois ici à n’apprendre aucun mot de français mais profita allègrement du service de livraison maison de fines herbes montréalaises. Rieuse, indépendante, et curieuse, son séjour avec moi ne me laisse que de bons souvenirs. Elle m’a fait découvrir tant de choses; les Comedy Clubs de la rue Bishop, Facebook – avant tout le monde -, la bouffe brit, et surtout à quel point on pouvait être émerveillé par la première neige et un sapin de Noël.

Il y a eu Pat. Oui, seule expérience négative et ô combien traumatisante. Maniaco dépressif, qui s’est trouvé une moyenne passion pour moi et qui a décidé de se démédicamenter, flottant sur ce nouveau bonheur. Ce n’est pas la peur ressentie qui me revient en tête mais bien la pitié et la compassion éprouvée quand je l’ai trouvé au bas de l’escalier, lunettes cassées, bras dans le plâtre, sans chaussure, après avoir erré trois jours dans les rues de Montréal.
Il y a eu aussi Dad, récemment retraité, qui en avait marre de la Gaspésie. Heureuse cohabitation; le frigo et le rack à vin n’ont jamais été aussi bien garnis.

Et c’est finalement « en couple » que je quittai cet endroit;
Oui, je vous entends; qui l’aurait cru…




Depuis déjà des semaines que je préparais mon premier, premier juillet en tant d’années. Recherche d’appart, de camion, de bras, de boîtes. J’appréhendais ce moment dans le stress et l’insécurité. Je sentais tout au fond de moi, que cette journée serait tout aussi terrible que je l’imaginais. Enseigner à 40 étudiants, facile, donner des conférences, no problem, organiser des congrès de 200 personnes, bring it on.

Déménager? OMG (comme me text mes étudiants; Oh my God!)











Une chance qu'Émile était là pour assurer le "contrôle qualité" des boîtes.


J’avais raison. J’ai pleuré (en remettant les clefs), failli vomir (en voyant les trois ados-déménageurs descendre le frigo), couru (toute la journée), prié (quand le divan ne semblait tout simplement pas rentrer dans le salon), et je fus ivre à la première gorgée de vin « une fois rendue ».




Inscription faite par mon grand-père Murray sur le côté d'un tiroir d'une commode qu'il avait construite et découverte lors de mon déménagement. On peut y lire "Big moving day; July 1983, Maddie and Murray going to 2969 fortin, Trois-Rivières"


Et voilà. Je suis rendue. Les meubles installés, le linge serré, les casseroles aussi. Le bureau et le salon peinturés, et les boîtes presque toutes vides (quoique je les soupçonne de se reproduire pendant la nuit). Bientôt, je ne traverserai plus une piste d’hébertisme pour trouver mes jeans ou le couteau à pain. Bientôt, les cadres et peintures seront accrochées, le plancher sera lavé, et ça sentira le propre. Bientôt, très bientôt, ce sera chez moi.
Zenfin.

Heureusement, il y en a qui s'adapte plus vite que d'autres....

samedi 27 juin 2009

Les nouvelles de notre petit monde

Alors que j’étais très impliquée dans une session de création artistique, je reçois un texto d’un étudiant, texto digne de leur vocabulaire BBM (lire BlackBerryMessages) :
- OMG!! Michael Jackson just died!!

Je me met à rire et lui répond du tac au tac :
- LOL!!! Really? He Looked so healthy!!!!

C’est à mon retour à la maison, surfant le web, le Téléjournal en background, que je compris qu’apparemment il n’y avait pas matière à rire.
« The world is mourning the King of Pop »
« Onde de choc mondiale : MJ est décédé »
« Breaking news : The death of Jacko »

Tout le monde à qui je parlais y allait de son « j’hallucine, ça ne se peut pas! », même mes étudiants (aux couches lors des années de gloire de Jackson) affichaient tous un air déconfit vendredi matin. « Miss, I’m like soooo in choc right now, It’s like, I mean, I can’t believe it! »

Loin de moi l’idée d’enlever à Caesar ce qui lui revient, mais sérieusement, est-ce que l’on a un peu perdu la boule? Ça fait dix ans qu’il fait rire de lui hebdomadairement dans les US Weekly et les People Magazine. Que les spécialistes de la terre y vont de leur diagnostique personnel : enfance volée, trouble de personnalité, pédophile, fou, drogué, et tutti quanti. Au fond, c’est certainement aussi ce qui alimente cette incroyable couverture médiatique.

C’est vrai que les mois d’été sont difficiles pour les médias, l’actualité souffre d’un long coup de chaleur. Alors, une nouvelle comme ça, c’est comme les orages de ce matin, ça enlève un peu d’humidité.

***

ANNEXE

À l’intention de ceux qui sont affligé du syndrome du « Oh, my God, I can’t believe it »

-La découverte cette semaine du corps décapité d'une adolescente, qui avait été enlevée à Katmandou, a semé la panique au Népal où les rapts crapuleux sont devenus une véritable industrie régie par l'omerta. (Agence France-Presse Katmandou)

- A senior cleric on Friday urged Iran's protest leaders to be punished "without mercy" and said some should face execution - harsh calls that signal a nasty new turn in the regime's crackdown on demonstrators two weeks after its disputed election. (Canadian Press)

-Un attentat a frappé le marché de Nahda dans un quartier chiite du centre de Bagdad, vendredi. Selon les premiers bilans, l'attaque a fait au moins 13 morts et plus de 50 blessés. (Radio-Canada)

-A tractor-trailer slammed into a line of cars stopped on a northeastern Oklahoma turnpike Friday afternoon, killing nine people, authorities said. (Associated Press)

-More than two dozen Iranian journalists are among the hundreds of people being imprisoned by the hardline government in Tehran as part of the violent post-election crackdown, says Amnesty International. The human rights group said Friday as many as 30 journalists remain in detention. It calls the arrested reporters "prisoners of conscience." (Associated Press)


Ce brin de perspective vous est offert par Li-liberté30.
Pour plus de nourriture cérébrale; consultez les dernières pages de vos quotidiens; certains présentent quelques lignes traitant des vraies nouvelles de ce petit monde.



lundi 22 juin 2009

El Padre s'est marié



Il était présent ;
Il a dit « oui ».

On peut tous respirer.

Croyez que j’exagère ? Les lecteurs de ce carnet qui connaissent El Padre peuvent prendre la pleine mesure du doute qui m’habitait. Pardonnez mon humour noir, mais mon géniteur n’a jamais fait dans la relation long terme monogame. En plus, il est érudit, épicurien, cultivé, beau, fait merveilleusement la cuisine, possède un beau char et un voilier. Vous comprenez que pour plusieurs femmes boomers, c’est le nirvana. Pas facile être un jackpot, je voudrais bien vous y voir ; ‘s auriez fait pareil.

Mise en contexte obligeant, disons que mon scepticisme émanait aussi du fait que El Padre et sa future épouse n’en étaient pas à leur première histoire d’amour. Près de vingt ans de retrouvailles passionnées et de ruptures déchirantes. Faut être faits forts.

Ajoutez à cela ma perplexité face à la cérémonie du mariage ; la forme, le rituel, les convenances. Pas ma tasse de thé ; rien contre, juste un peu trop formel pour que je m’y sente à l’aise. À voir à quel point j’étais stressée pour un mariage qui n’était pas le mien ; il est clair que j’aurais vomis sur ma grosse robe blanche. Quoique fort peu original, je verse plus dans le mariage Vegas, ivre devant un prêtre en Elvis.

Est-ce que toutes mes années de célibat m’ont désillusionnées ? Heureusement. On entend si souvent l’expression consacrée « Croire au conte de fées ». Quelle image ridicule et inaccessible. On nous bourre la face de ces histoires « Kodak Moment » dès notre plus jeune âge en nous offrant un seul modèle, une histoire carton pâte façon Disney. Même Sex in the city, série si « révolutionnaire » se termine sur le mariage (d’ailleurs plusieurs sociologues se sont penchés sur ce sujet – références bibliographique disponible sur demande).

Vous savez c’est quoi mon conte de fées ? Apporter un espresso au lit à mon homme le samedi matin. C’est revenir à la maison pour voir qu’il a plié mon linge – tout croche – mais avec délicatesse. C’est faire des boîtes à deux avec un verre de vin et Patrick Watson qui joue en background. J’ai testé : formule beaucoup facile à atteindre, et au combien plus abordable. C’est ça que l’on devrait mettre dans les chick fliks américain. Hey Hollywood : Get with the program ok ?!
-Voilà pourquoi je vomirais sûrement sur ma grosse robe blanche.

Un futur couple d’époux est venu sur le site où nous étions, profitant du soleil radieux, pour prendre leurs « photos officielles ». La mariée dans un gros ballon blanc, le marié mal à l’aise dans un complet trois pièces (loué, j’espère) à 25 degrés au soleil, et les demoiselles d’honneur savamment coordonnées dans leur satin très orange. Sœur : « Trouves pas qu’elles ont l’air des sacs à poubelle pour ramasser les feuilles ? »
Faut croire que le scepticisme courre dans la famille.


... Je m’éloigne de mon sujet, j’y reviens, suivez moi...




Une ben belle journée, un beau party, de belles retrouvailles familiales. S’il y a quelque chose de merveilleux dans ce genre de cérémonial, c’est bien ça. Et c’est drôlement plus chouette que les funérailles.




Je salue mes cousines, splendides et merveilleuses,
Je salue Chantal, ma maudite folle pas d’allure gaspésienne qui lit ce carnet entre deux couches de peinture,
Je salue Dr, ma culture des Ppar Gamma ne cesse de s’enrichir,
Je salue Mononcle, parce que l’aime tellement,
Je salue JF Lessard, je lui promets une nouvelle paire de chaussure pour le prochain party,

Oui, et tous les autres, même les sacs de poubelles orange.

***



Au bout du compte, à les regarder comme ça sur ce cliché immortel, je ne peux que souhaiter que cette complicité palpable s’imprime sur le quotidien de leur vie. Que sans la cravate et le satin, les vœux composés pour l’occasion résonnent chaque jour dans leur cœur. Après vingt ans, c’est bien mérité.

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
(euh, non, quand même.)


lundi 18 mai 2009

Est-ce que je vous ai dit que...

Est-ce que je vous ai dit que mon père se marrie?

Yes my friends. À quatre jours de ses soixante ans… Je ne sais pas si je devrais écrire ce que j’en pense vraiment, on va se garder une ptite gêne, mais j’écrirai que je suis allée voir la salle avec les futurs époux samedi dernier et que ce fût une expérience hautement fascinante. Un scénario d’Un gars, une fille…

J’ai hérité d’une certaine implication dans l’aspect logistique de l’événement dû à mon CV, j’imagine. Mais j’avais amené des renforts, le Metteux-en-scène-Co-Guide new-yorkais-DJ-et-planificateur-d’événement-d’ami. Une chance!
Je vous jure que j’aurais du filmer cela.

Bride-to-be : « Pour la cérémonie, je pensais disposer les chaises devant le Lac? »

Hubby-to-be : « Quéssé les chaises? Pas besoin de chaise, ça va durer douze minutes… À part si je demande que l’on répète la question… Hahahaha! »

Bride-to-be : « T’es pas drôle. Charles? Lili? Non, mais ça prend des chaises ? »

Charles : « … »

Lili : « Pour tout sujet litigieux, vous en discuterez (ostinerez) chez vous, dac ?? »

Hubby-to-be : « Moi, j’vais aller prendre une bière chez Luc, vous n’avez plus besoin de moi ? »

Lili : « Cher Papa, tu vas rester ici jusqu’à temps que moi je parte. Un minimum d’implication ok ? »

Hubby-to-be : « Mais bien sur ma fille, je suis tellement emballé et motivé, je trippe vraiment… »

Lili : « Don’t over do it Dad. Ça mine ta crédibilité.”



****

Est-ce que je vous ai dit que je suis au chômage pour l’été ?

Un seul cours à donner. Quatre heures semaine. Dieu merci. Ça va faire du bien à mes jolies pochettes sous les yeux. L’agenda est par ailleurs déjà assez bien rempli de divers projets de communication qui m’inspirent. Relations médias, plans de commandites, planification d’événement, ainsi que recherche et développement pour le Collège.

Projets intéressants, horaire flexible, bureau extérieur, la fille trippe.

****

Est-ce que je vous ai dit que je déménage ?

Après 9 ans dans mon logis, c’est un nouveau départ. Un mélange de stress, de hâte, et de nostalgie m’habite. J’ai peur des coûts, je n’ai pas envie de faire des boîtes, et je n’ai pas hâte de charrier des meubles mais en même temps, assise sur le divan l’autre soir, je me suis rendue compte que je vivais dans les mêmes couleurs et décors depuis neuf ans.

C’est peut-être le temps de me déraciner un peu.

PS : Le marché immobilier étant ce qu’il est, je perds deux pièces pour un peu plus cher mensuellement. Splendide.

****

Est-ce que je vous ai dit que je suis allée passer cinq jours au chalet de ma belle sœur ?

5 jours d’ermitage dans le calme le plus profond. 5 Jours de bien-être à dessiner, lire, prendre du soleil, et réfléchir.

Voici mes découvertes :

Odette tout le Monde, de Schmit. Je sais, genre deux ans en retard la fille, mais un magnifique recueil de 8 histoires de femmes ou 8 histoire d’amour. L’angle est au choix ! À savourer dehors en un après-midi ensoleillé, cocktail à la main.

Jeunauteur de Stéphane Dompierre. Une BD à lire que si vous pouvez rire à haute voix. Le seul défaut à ce bijou ; j’en aurais pris le double !!

La physique des catastrophes de Marisha Pessl. Une brique écrite magnifiquement, un récit qui se dévore aussi bien qu’un polar mais en faisant travailler votre cerveau. Ça me rappelle le style de récit à la John Irving ou le glauque de Paul Auster, mais avec des centaines de références bibliographiques et supports visuels qui rendent la lecture plus « impliquante ».

In Treatment, dernière sortie vidéo de HBO. Série DVD à regarder en rafale. Dans un cadre tout à fait nouveau (et qui demande quelques épisodes pour s’y habituer), la série est située entièrement dans un bureau de psychologue. La trame est des plus simple ; lorsque présentée à la télé il y avait un épisode de 30 minutes par jour présentant chacun un patient, quatre en tout, et le vendredi, c’est le psy qui va voir le sien… !! On s’attache rapidement aux quatre « thérapiés » tout autant qu’au psychologue, magnifiquement joué par Gabriel Byrnes. Pour ceux qui s’intéressent à la psychologie (sans pouvoir se payer une thérapie !), In Treatment a provoqué chez moi de multiples « est-ce que c’est vrrrraiment ça que je voulais dire ? » ou encore la très large « mais quelles sont les motivations sous-jacentes à cette décision ? »

****

Est-ce que je vous ai dit que je vous aime ?

Dernièrement, à quelques reprises, alors que je m’apprêtais à raconter une tranche de vie, on me disait, mais ouiiii, j’ai lu ça dans ton blog !

Puis je regarde toujours avec perplexité ce compteur qui me signale votre fidèle présence sur cette humble histoire de vie.

Ben, c’est ça. Je vous aime, qui que vous soyez à cliquer sur cette adresse. Vous êtes le moteur qui me propulse à mon clavier aussitôt que mon horaire me le permet.

Est-ce que je vous ai dit merci ?
Merci.

samedi 25 avril 2009

Un vendredi soir avec le meilleur trio

Enfin, une activité culturelle à mon agenda. Une pause bien méritée de préparation d’examens, de corrections et de courriels suppliants d’étudiant ayant dépassé leur nombre d’heure d’absence allouée.

Nous étions invités au spectacle de Daniel Boucher au Club Soda hier soir. Un trio composé de Boucher à la guitare, Antoine Gratton à la basse et mon beauf au drum.

Quelle splendide soirée j’ai passé. Même si – mea culpa – je ne connaissais pas tellement le matériel de Boucher. Comment est-ce possible? Au moment de la grande popularité du chanteur, j’étais exilée en une autre province où Cayouche et 1755 gardent la main mise sur la scène musicale.

C’était donc une soirée « découverte » autant de Boucher que de Gratton qui assurait aussi la première partie. Et de façon magistrale. Je ne sais pas si j’écouterais un de ses albums dans mon salon, mais sur une scène, c’est un entertainer de l’enfer. Digne des galas Juste pour Rire, il est drôle, incroyablement mignon, et le plaisir qu’il a sur une scène se communique électriquement avec la foule.

« Plus tard il y aura Daniel Boucher, ça c’est le gars qui fait ma deuxième partie »

Et puis, le Boucher est arrivé. Incroyablement charmeur, sexy et amoureux, il a fait lever le Club Soda à la première chanson. Indéniablement content d’être de retour, il a communié avec son public avec une humilité belle à voir.

Tout aussi sexy et passionné, mon beauf à droite, en transe derrière ses percussions. C’était la première fois que je le voyais sur scène. Fascinant de le voir comme ça; contrastant avec notre dernière rencontre où, autour du jambon de Pâques, il me parlait de la cheminée du chalet. Je le soupçonnais résolument amoureux de son art, mais hier soir sur scène, tout cela me semblait enfin si concret. Quel bel artiste et quelle belle personne.

J’les ai pas mal tous vu; Bélanger, Dumas, Dubé, Perrault, mais j’avoue qu’hier soir, j’en aurais pris quelques tounes de plus. Une chance que l’on pu prolonger un peu le plaisir avec les artistes backstage après. Merveilleux de pouvoir, après avoir apprécié le spectacle dans l’audience, aller partager leur adrénaline post-spectacle. Les cheveux encore humides, l’électricité dans le corps, et le vino à la main. L’heure était à la rigolade, et on en a bien profité.

Splendide spectacle,
Trio gagnant,
Fille ravie.

(Oui, mesdames, je le confirme, Daniel Boucher est vraiment très sex. J’ai travaillé très fort pour ne pas baver. Pas devant lui du moins. Mais je l’ai quand même avoué à mon beauf : « Jesus Christ, non mais, j’pense que je vais vraiment faire de beaux rêves cette nuit! » . Lui de me répondre; « Profites en! Ç’t’à ça que ça sert ces ptites bêtes là! »)

****
Pouésie

Je ne sais pas trop dans quoi je me suis embarqué, mais ce soir je lis de la poésie pour une soirée bénéfice au Charlot à Trois-Rivières. Moi qui n’y comprends pas toujours grand-chose. Bien loin de moi la prétention d’essayer d’en écrire.

Mais le projet me tentait - sais pas trop pourquoi. Alors j’ai demandé à ma poétesse de mère si elle n’aurait pas un texte. Elle m’a proposé un poème sur nos racines acadiennes.

Tant qu’à lire sa poésie, sur nos origines, je l’ai invité à venir la lire avec moi en duo.

Le poème est magnifique, tout comme son auteure.
« Le cercle des effarouchés »

Lecture mère-fille. Ouais. Ça me tente…

Je vous en donne des nouvelles…

Gaspé Montréal

J'ai parlé à Dad ce matin, il fait 2 à Gaspé, sans le facteur vent...
Par contre, il m'a dit que demain, il allait manger du homard.
Fait chier.
25 degrés versus un souper de homard...
Hummmm...

Bilan Pascal

Portions de tourtière du lac : 3
Heures de sommeil récupérées : 326
Marche dans le bois : 1
Cabane à sucre : 1
Palettes de tire : 12
Niveau d’alcool maintenu : raisonnable
Nombre de courriel ouvert : 0

Bilan des tâches productives accomplies : 0
Note finale : A+

samedi 11 avril 2009

Joyeuses Pâques

J'espère que Jesus va voir son ombre et que le printemps va arriver...

dimanche 5 avril 2009

NYC... again...

New-York City.
3 jours, 2 bus, 82 étudiants.
Organisateur: Jo
Guide accompagnatrice: Li-liberté

J’ai fait mon premier voyage-mode à NYC avec Jo il y a 10 ans, j’étais étudiante et lui, prof (et mon mentor).

Jo c’est la bonne humeur, le sarcasme mordant, l’énergie, et la passion du métier – passion qu’il sait exprimer et transmettre comme nul autre. Après ma graduation, nous avons continué à collaborer ensemble, lors de multiple voyages-mode à NYC, et sur d’autres projets aussi. C’est aussi souvent grâce à lui que je n’ai pas eu à envoyer de CV (ben, ça et des A, et un prix au projet final, et une bourse - in all fairness to myself mettons… !)

Et puis voilà, 10 ans plus tard, mon collègue professeur et moi, repartons pour Manhattan, l’adrénaline gonflée à bloc et la sourire fendu jusqu’aux oreilles (sous des cernes vertigineuses de profs en fin de session)…

Présence bonus au voyage ; Charles le Metteux en scène, transformé en accompagnateur et photographe officiel du voyage ! Mon Mc ne pouvant pas m’accompagner, je me suis soudain imaginée seule avec 45 paires de jambes à enligner sur 5th avenue… Hummm… Qui serait assez game pour partir à New York en voyage-mode à 3 jours d’avis ? Charles ? Un e-mail et un téléphone, et je reçois son texto : I’m in !
Y’a des amis fiables comme ça.
Splendide… On part.





Après une nuit à dormir à bord de l’autocar, on débarque à 8am downtown Manhattan pour une journée au programme plus que rempli; marche, conférence, Musée…



Après la première conférence chez DKNY, on pause dans Bryant Park le temps d’un latté à 6$. Je suis à New York, il fera beau et chaud, je flotte…




Grand Central Station, Rockfeller Center, et H&M flagship store.
On a une heure de libre… Sans étudiants…

- Jo, te souviens-tu quand on avait embarqué tous les étudiants dans les wagons de métro et que les seules personnes restantes sur le quai étaient nous ?
- Ahhh ! Ouiiii ! D’ailleurs, une étudiante m’a dit hier soir qu’elle t’avait reconnu – « c’est la Tommy Girl ! »
- Ouch, ouin ! Ça fait longtemps que je n’ai pas entendu ce nom là !



Conférence chez JS International, visite du FIT (Fashion Institute of Technology - le Harvard de la mode), et marche dans Chelsea ; quartier de la relève.



Après un merveilleux souper au Coffee Shop (Union Square), il faut faire faire un « test run » du Path (le métro de banlieue de NYC) aux étudiants pour qu’ils sachent comment revenir à l’hôtel seuls. 45 étudiants qui achètent des billets de métro sur 2 guichets libre service n’était pas une bonne idée…
- Are you guys fuc*** crazy, you’re blocking all the Fuc*** entry…

Quand on a fini par mettre les pieds à l’hôtel, et prendre une douche, la virée dans les clubs était déjà utopique – pour les vieux organisateurs, du moins !

Me semble qu’hier encore, j’aurais été sur le prochain métro – back in Manhattan – pour essayer tous les nouveaux clubs que seuls les new-yorkais connaissent. Hier, j’aurais enfiler toutes mes nouvelles fringues, probablement une nouvelle paires de souliers aux talons vertigineux, et j’aurais hélé un yellow cab avec une adresse de boite griffonnée sur une napkin. La peur au ventre, mais le goût de l’aventure et du risque faisant bouger mes jambes sans hésitation.

Mais vendredi soir, pas le goût de la peur, ni des talons hauts.
-Ouf, demain va être un autre marathon c’est certain !

Quand est-ce que le « demain » est apparu ? À quel âge ça arrive ?
Je ne sais pas. J’assume.

Une bouteille de vin, un antipasto et des calmars livrés, et 43 postes de télé. Le Hilton est le seul club que je veux visiter. La télé, la seule rencontre, et les bas de laine plutôt que les stillethos. Fu** Manhattan… (Vive Jersey).

Une deuxième nuit au sommeil peu réparateur. Ça aurait été plus tranquille Midtown Manhattan. Un rail du Path s’est brisé pendant la soirée et c’est sous les sirènes, les marteaux pilon et les camions qui reculent que j’ai dormi, un 15 minutes à la fois.

J’ai des cernes à deux étages ce matin.

On part avec le bus vers le MET. Gaston (nom non-fictif), notre chauffeur d’autobus, fait sa première gaffe et doit virer l’autobus dans une entrée de garage…

Il me dit, à demi couvert par les instructions bidons de son (putain de) GPS ;
-J’suis pas bien-bien habitué à New york. J’haïs ça conduire ici.

Ok… (Ça va bien aller Lili, ça va bien aller.)
Ce n’est là que la première des aventures Gastonniennes de la fin de semaine…



-Bon là Gaston, j’pense qu’on va lâcher le GPS et y aller avec notre flair, remonte la dixième jusqu’à Central Park et traverse ouest jusqu’à Madisson. Puis remonte jusqu’à la 87ième.



Je me suis finalement reposée en visitant les salles du MET, que j’ai vues et revues et qui me procurent, ce matin, une pause. Comme si c’était leur aspect familier que j’appréciais, plutôt que leur infinie splendeur.

Le groupe se rétrécis. À mesure que les étudiants se sentent plus en confiance, ils volent rapidement de leurs propres ailes. Alors, Jo, Charles, quelques étudiants et moi, avons descendu de la 88ième à la 57ième en passant sur Madisson et la 5th, commentant les vitrines et les gens.





On est Upper East side. Le vieil argent. Hermès, Channel, Dior… Et pas les succursales plus bas, trop occupées pour leur chic personne.

Dégustant une Marlboro devant Vuitton, une limo arrive. Un couple sort de la voiture, fringués à la perfection, habits du samedi matin, d’une classe étrangère à mes jeans à 20$... Moins de trente minutes plus tard, ils ressortent, rembarquent dans la limo et repartent. Les riches ne traînent pas de sacs. Ils font livrer, c’est plus noble.

Puis sur le trottoir, il y a une vieille au chignon. Chignon qu’elle porte avec grâce depuis certainement 200 ans. Et Jo de me dire à l’oreille ;
-C’est ce qui lui tient la face lisse de même…

Les vitrines sont belles. J’aime la mode. J’aime profondément la mode. La mode dans toutes ses expressions. De la chaussure Louboutin, une œuvre d’art, au chemisier Anne Fontaine, à la Street wear de H & M. Mon cerveau cogite les couleurs, les matières, les prix, les touts… J’emmagasine, j’analyse, je synthétise. Passionnant.

Retour à l’hôtel, deux verres de rouge, une douche et hop, talons hauts, on va souper dans Little Italy. On prend seulement un des deux bus, c’est celui de Gaston. Deux fois plutôt qu’une il aura réussit à devoir tourner l’autobus sur des coins de rues impossibles. La première fois, nous n’étions même pas sorti de Jersey, l’opération a prit 20 minutes : avance, recule, avance, recule. Y’a une Mercedes qui a eu très chaud.
- Une chance qu’on a un groupe d’étudiants ; un voyage du troisième âge et ça y est, on en a 8 de morts.

Même après nous avoir débarqués sur un grand boulevard, après lui avoir expliqué comment s’en retourner, Gaston réussit à s’engouffrer dans les minis rues de Little Italy. Au loin, on l’a revu créer un troisième bouchon monstre devant des touristes qui s’en donnaient à cœur joie sur la caméra… Et comme immense insigne sur les côtés du Bus : La Québécoise. Mmmm. Splendide. Et Jo de me dire :
- Le logo de la fille sur le bus, à la regarder, j’pense que finalement elle est morte de peur.

Pasta n Vino, taxi, et hop, sous les rayons UV de Time Square. C’est toujours merveilleux de voir le visage des gens qui y arrivent pour la première fois. Je sais, à chaque fois, moi non plus je n’y crois pas.

Lumières, bruits, odeurs, flash de caméra, klaxons, musique, poubelles, et pretzels.
Marche, parle, pose, traverse, observe, attend, souris.
Des itinérant, des employés, des polices, des touristes, des clubbers, des taxis drivers, des artistes de rue, ah, tiens, d’autres étudiants…

Puis, je m’effondre. Dans le lit de plume moelleux du Hilton, j’enfonce. Enfin, quelques heures réparatrices et énergisantes.
...

8am : Bagages, check-outs, listes d’étudiants, café pas bon.

Après un copieux déjeuner dans SoHo, je me suis payée une merveilleuse surprise. Une heure seule. Armée d’un Grande Latté, j’ai pu marcher les petites et grandes rues de SoHo.

Je m’arrête devant la photo d’un loft collée à l’entrés d’un immeuble. Un homme est là debout. Je me dis que c’est sûrement pour la visite libre. Il parle le premier :
- Beautiful place hein ?
- Yaaa, I guess this is the kind of stuff you dream about when you dream about New-York.
- Well, this is the kind of stuff you dream about, even when you’re in New-York. I’m just the broker…

J’avance vers Broadway qui, à cette hauteur, regroupe toutes mes boutiques préférées. Un dimanche matin pluvieux à 11am, je suis seule sur la rue. Je me fait une mini razzia …for old time’s sake.

Au point de rencontre, juste avant le grand départ, je regarde tous les étudiants avec leur exponentiellement-multiples sacs de magasinage qui se font des démonstrations. Je dis à Jo :
- My God, mais as-tu vu ça, aucun bon sang ! Abercrombie, Tiffany’s, Forever 21, H & M, Diesel, Puma, Coach !! J’imagine que pour eux, un voyage-mode, c’est un voyage-magasinage…
- Pour eux ? Je me souviens d’une guide-accompagnatrice qui a eu plusieurs voyages où sa valise ne fermait plus…
- Je sais… Je les paye encore…


Dans le bus qui nous ramène vers Montréal, les souvenirs me bercent.
Je revisite chaque scène avec délice.
Je me prépare.
La dépression post-New-York est toujours intense.
Sevrage.


… On va essayer de repartir en mai …







dimanche 8 février 2009

Fiantre d'oiseau

Il m'arrive souvent de me faire chier. Mais hier, c'était différent.

Je me suis fait chier sur la tête par un oiseau.

Je m'en allait donner deux conférences à 10am un samedi matin.

"Allez chérie, n'enrage pas, c'est de la chance!"

J'aimerais dire à tout ceux qui m'ont répondu que c'était de la chance, que non, ce n'est pas de la chance.

Je vous assure, j'ai vérifié, ce n'est pas de la chance.

C'est juste de la grosse marde d'oiseau liquide dans mes cheveux propres et coiffés.
Câ*?de%Tab&?de*Chr%(*&

samedi 31 janvier 2009

De retour

Ça fait des siècles que je n’ai pas écrit dans ce carnet.
J’ai maintenant trois enfants et j’habite à Laval.


Sérieusement, depuis ma dernière entrée sur la blogosphère, je n’ai pas enfanté, ni déménagé, mais les bourrasques hivernales québécoises sont à l’image de mon pèlerinage des derniers mois.

Après un temps des Fêtes assez mollo, et ô combien agréable, les choses se sont mises à débouler de façon assez vertigineuse.

J’vous l’donne en vrac…

-J’arrête de fumer
-Je quitte mon boulot au Musée
-Je me fais accuser d’un dégât d’eau par mon propriétaire.
-Je commence ma nouvelle job de prof à temps plein en Fashion Communications
-Je bosse les deux jobs pendant dix jours
-Je reçois une lettre recommandée de mon proprio
-Je prépare mes cours de com et de négo pour mes 200 étudiants
-Je recommence à fumer

J’ai un peu l’impression d’avoir fait une année en un mois.



Le départ du Musée
Le chant du signe…!

Une des plus belle rencontre de mon séjour au Musée fut une brillante jeune femme, journaliste culturelle au plus intelligent quotidien montréalais. Nous avons eu plusieurs échanges e-mails et téléphoniques, quelques rendez-vous manqués, mais nous nous sommes finalement rencontrées, juste avant Noël pour un article sur une des expos du Musée.

Ce fut quelques heures de belles conversations et de découvertes inspirantes. Un rayon de lumière dans un quotidien professionnel devenu difficile.

L’article paru finalement au retour des Fêtes. Le matin même de ma dernière journée au boulot. La couverture du cahier culturel, une photo 4 couleurs 2/3 de page, avec un article génial (et où ma petite personne est citée deux fois!).

Cela avec une semaine de coverage sur une quotidienne à CBC Television, et quelques autres perles médiatiques.

C’est donc le cœur assez léger, et l’égo assez pompé, que je terminai cette aventure, ce séjour exploratoire dans le monde culturel montréalais.



Récentes découvertes inspirantes :

Docus :
-Man on a wire (Trippatif)
-Gonzo (Décapant)
-Century of the self (Instructif)
-Merchant of Cool (Désespérant)
-Annie Leibovitz: Life through a lens (Inspirant)

Livres:
-Canadian Advertising in Action
-Anatomy of a trend
-IMC: Integrated Marketing Communications
-Principles of Marketing
-The Fall of Advertising; The rise of P.R.
(désolée.)

Télé:
-The Hour – CBC
-Doc Zone (CBC et RC)
-Question de société (Télé-Qc.)
-Rick Mercer Report & This Hour has 22 Minutes (CBC)
-Une heure sur Terre (RC)
-Infoman (RC)
(N’ayant pas le câble, je profite des bijoux de la télé publique)

Musique :
-Espace Classique : La Webradio d’Espace musique


Affirmations en vrac

-C’est peut-être à cause de nos 6 bouteilles de vin; mais on a bien ri pendant le Bye Bye.

-Par des événements circonstanciels, je suis forcée d’observer autour de moi de nouvelles limites à la stratégique manipulation féminine. Ce qui me mène à un profond découragement sur notre genre.

-Un jour de l’an dans un chalet dans le nord, avec un chum, une sœur et un beau-frère, à s’enfiler des tournois de Crânium, avec un bon vin blanc, c’est pas mal canon.

-J’ai deux cours à monter aujourd’hui…

…Fin de la plage horaire « Écriture créative »…
Lilinstitutrice