samedi 27 juin 2009

Les nouvelles de notre petit monde

Alors que j’étais très impliquée dans une session de création artistique, je reçois un texto d’un étudiant, texto digne de leur vocabulaire BBM (lire BlackBerryMessages) :
- OMG!! Michael Jackson just died!!

Je me met à rire et lui répond du tac au tac :
- LOL!!! Really? He Looked so healthy!!!!

C’est à mon retour à la maison, surfant le web, le Téléjournal en background, que je compris qu’apparemment il n’y avait pas matière à rire.
« The world is mourning the King of Pop »
« Onde de choc mondiale : MJ est décédé »
« Breaking news : The death of Jacko »

Tout le monde à qui je parlais y allait de son « j’hallucine, ça ne se peut pas! », même mes étudiants (aux couches lors des années de gloire de Jackson) affichaient tous un air déconfit vendredi matin. « Miss, I’m like soooo in choc right now, It’s like, I mean, I can’t believe it! »

Loin de moi l’idée d’enlever à Caesar ce qui lui revient, mais sérieusement, est-ce que l’on a un peu perdu la boule? Ça fait dix ans qu’il fait rire de lui hebdomadairement dans les US Weekly et les People Magazine. Que les spécialistes de la terre y vont de leur diagnostique personnel : enfance volée, trouble de personnalité, pédophile, fou, drogué, et tutti quanti. Au fond, c’est certainement aussi ce qui alimente cette incroyable couverture médiatique.

C’est vrai que les mois d’été sont difficiles pour les médias, l’actualité souffre d’un long coup de chaleur. Alors, une nouvelle comme ça, c’est comme les orages de ce matin, ça enlève un peu d’humidité.

***

ANNEXE

À l’intention de ceux qui sont affligé du syndrome du « Oh, my God, I can’t believe it »

-La découverte cette semaine du corps décapité d'une adolescente, qui avait été enlevée à Katmandou, a semé la panique au Népal où les rapts crapuleux sont devenus une véritable industrie régie par l'omerta. (Agence France-Presse Katmandou)

- A senior cleric on Friday urged Iran's protest leaders to be punished "without mercy" and said some should face execution - harsh calls that signal a nasty new turn in the regime's crackdown on demonstrators two weeks after its disputed election. (Canadian Press)

-Un attentat a frappé le marché de Nahda dans un quartier chiite du centre de Bagdad, vendredi. Selon les premiers bilans, l'attaque a fait au moins 13 morts et plus de 50 blessés. (Radio-Canada)

-A tractor-trailer slammed into a line of cars stopped on a northeastern Oklahoma turnpike Friday afternoon, killing nine people, authorities said. (Associated Press)

-More than two dozen Iranian journalists are among the hundreds of people being imprisoned by the hardline government in Tehran as part of the violent post-election crackdown, says Amnesty International. The human rights group said Friday as many as 30 journalists remain in detention. It calls the arrested reporters "prisoners of conscience." (Associated Press)


Ce brin de perspective vous est offert par Li-liberté30.
Pour plus de nourriture cérébrale; consultez les dernières pages de vos quotidiens; certains présentent quelques lignes traitant des vraies nouvelles de ce petit monde.



lundi 22 juin 2009

El Padre s'est marié



Il était présent ;
Il a dit « oui ».

On peut tous respirer.

Croyez que j’exagère ? Les lecteurs de ce carnet qui connaissent El Padre peuvent prendre la pleine mesure du doute qui m’habitait. Pardonnez mon humour noir, mais mon géniteur n’a jamais fait dans la relation long terme monogame. En plus, il est érudit, épicurien, cultivé, beau, fait merveilleusement la cuisine, possède un beau char et un voilier. Vous comprenez que pour plusieurs femmes boomers, c’est le nirvana. Pas facile être un jackpot, je voudrais bien vous y voir ; ‘s auriez fait pareil.

Mise en contexte obligeant, disons que mon scepticisme émanait aussi du fait que El Padre et sa future épouse n’en étaient pas à leur première histoire d’amour. Près de vingt ans de retrouvailles passionnées et de ruptures déchirantes. Faut être faits forts.

Ajoutez à cela ma perplexité face à la cérémonie du mariage ; la forme, le rituel, les convenances. Pas ma tasse de thé ; rien contre, juste un peu trop formel pour que je m’y sente à l’aise. À voir à quel point j’étais stressée pour un mariage qui n’était pas le mien ; il est clair que j’aurais vomis sur ma grosse robe blanche. Quoique fort peu original, je verse plus dans le mariage Vegas, ivre devant un prêtre en Elvis.

Est-ce que toutes mes années de célibat m’ont désillusionnées ? Heureusement. On entend si souvent l’expression consacrée « Croire au conte de fées ». Quelle image ridicule et inaccessible. On nous bourre la face de ces histoires « Kodak Moment » dès notre plus jeune âge en nous offrant un seul modèle, une histoire carton pâte façon Disney. Même Sex in the city, série si « révolutionnaire » se termine sur le mariage (d’ailleurs plusieurs sociologues se sont penchés sur ce sujet – références bibliographique disponible sur demande).

Vous savez c’est quoi mon conte de fées ? Apporter un espresso au lit à mon homme le samedi matin. C’est revenir à la maison pour voir qu’il a plié mon linge – tout croche – mais avec délicatesse. C’est faire des boîtes à deux avec un verre de vin et Patrick Watson qui joue en background. J’ai testé : formule beaucoup facile à atteindre, et au combien plus abordable. C’est ça que l’on devrait mettre dans les chick fliks américain. Hey Hollywood : Get with the program ok ?!
-Voilà pourquoi je vomirais sûrement sur ma grosse robe blanche.

Un futur couple d’époux est venu sur le site où nous étions, profitant du soleil radieux, pour prendre leurs « photos officielles ». La mariée dans un gros ballon blanc, le marié mal à l’aise dans un complet trois pièces (loué, j’espère) à 25 degrés au soleil, et les demoiselles d’honneur savamment coordonnées dans leur satin très orange. Sœur : « Trouves pas qu’elles ont l’air des sacs à poubelle pour ramasser les feuilles ? »
Faut croire que le scepticisme courre dans la famille.


... Je m’éloigne de mon sujet, j’y reviens, suivez moi...




Une ben belle journée, un beau party, de belles retrouvailles familiales. S’il y a quelque chose de merveilleux dans ce genre de cérémonial, c’est bien ça. Et c’est drôlement plus chouette que les funérailles.




Je salue mes cousines, splendides et merveilleuses,
Je salue Chantal, ma maudite folle pas d’allure gaspésienne qui lit ce carnet entre deux couches de peinture,
Je salue Dr, ma culture des Ppar Gamma ne cesse de s’enrichir,
Je salue Mononcle, parce que l’aime tellement,
Je salue JF Lessard, je lui promets une nouvelle paire de chaussure pour le prochain party,

Oui, et tous les autres, même les sacs de poubelles orange.

***



Au bout du compte, à les regarder comme ça sur ce cliché immortel, je ne peux que souhaiter que cette complicité palpable s’imprime sur le quotidien de leur vie. Que sans la cravate et le satin, les vœux composés pour l’occasion résonnent chaque jour dans leur cœur. Après vingt ans, c’est bien mérité.

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
(euh, non, quand même.)