lundi 22 juin 2009

El Padre s'est marié



Il était présent ;
Il a dit « oui ».

On peut tous respirer.

Croyez que j’exagère ? Les lecteurs de ce carnet qui connaissent El Padre peuvent prendre la pleine mesure du doute qui m’habitait. Pardonnez mon humour noir, mais mon géniteur n’a jamais fait dans la relation long terme monogame. En plus, il est érudit, épicurien, cultivé, beau, fait merveilleusement la cuisine, possède un beau char et un voilier. Vous comprenez que pour plusieurs femmes boomers, c’est le nirvana. Pas facile être un jackpot, je voudrais bien vous y voir ; ‘s auriez fait pareil.

Mise en contexte obligeant, disons que mon scepticisme émanait aussi du fait que El Padre et sa future épouse n’en étaient pas à leur première histoire d’amour. Près de vingt ans de retrouvailles passionnées et de ruptures déchirantes. Faut être faits forts.

Ajoutez à cela ma perplexité face à la cérémonie du mariage ; la forme, le rituel, les convenances. Pas ma tasse de thé ; rien contre, juste un peu trop formel pour que je m’y sente à l’aise. À voir à quel point j’étais stressée pour un mariage qui n’était pas le mien ; il est clair que j’aurais vomis sur ma grosse robe blanche. Quoique fort peu original, je verse plus dans le mariage Vegas, ivre devant un prêtre en Elvis.

Est-ce que toutes mes années de célibat m’ont désillusionnées ? Heureusement. On entend si souvent l’expression consacrée « Croire au conte de fées ». Quelle image ridicule et inaccessible. On nous bourre la face de ces histoires « Kodak Moment » dès notre plus jeune âge en nous offrant un seul modèle, une histoire carton pâte façon Disney. Même Sex in the city, série si « révolutionnaire » se termine sur le mariage (d’ailleurs plusieurs sociologues se sont penchés sur ce sujet – références bibliographique disponible sur demande).

Vous savez c’est quoi mon conte de fées ? Apporter un espresso au lit à mon homme le samedi matin. C’est revenir à la maison pour voir qu’il a plié mon linge – tout croche – mais avec délicatesse. C’est faire des boîtes à deux avec un verre de vin et Patrick Watson qui joue en background. J’ai testé : formule beaucoup facile à atteindre, et au combien plus abordable. C’est ça que l’on devrait mettre dans les chick fliks américain. Hey Hollywood : Get with the program ok ?!
-Voilà pourquoi je vomirais sûrement sur ma grosse robe blanche.

Un futur couple d’époux est venu sur le site où nous étions, profitant du soleil radieux, pour prendre leurs « photos officielles ». La mariée dans un gros ballon blanc, le marié mal à l’aise dans un complet trois pièces (loué, j’espère) à 25 degrés au soleil, et les demoiselles d’honneur savamment coordonnées dans leur satin très orange. Sœur : « Trouves pas qu’elles ont l’air des sacs à poubelle pour ramasser les feuilles ? »
Faut croire que le scepticisme courre dans la famille.


... Je m’éloigne de mon sujet, j’y reviens, suivez moi...




Une ben belle journée, un beau party, de belles retrouvailles familiales. S’il y a quelque chose de merveilleux dans ce genre de cérémonial, c’est bien ça. Et c’est drôlement plus chouette que les funérailles.




Je salue mes cousines, splendides et merveilleuses,
Je salue Chantal, ma maudite folle pas d’allure gaspésienne qui lit ce carnet entre deux couches de peinture,
Je salue Dr, ma culture des Ppar Gamma ne cesse de s’enrichir,
Je salue Mononcle, parce que l’aime tellement,
Je salue JF Lessard, je lui promets une nouvelle paire de chaussure pour le prochain party,

Oui, et tous les autres, même les sacs de poubelles orange.

***



Au bout du compte, à les regarder comme ça sur ce cliché immortel, je ne peux que souhaiter que cette complicité palpable s’imprime sur le quotidien de leur vie. Que sans la cravate et le satin, les vœux composés pour l’occasion résonnent chaque jour dans leur cœur. Après vingt ans, c’est bien mérité.

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
(euh, non, quand même.)


3 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut Cousine! Sais-tu combien j'ai adoré vous revoir toutes... C'est facsinant que la complicité existe encore malgré les distances et le temps qui passe.
Le bonheur ma belle, le "happily ever after", il est effectivement dans le café du samedi et le linge plié tout croche, avec délicatesse. Crois-en mes 16 ans de mariage en blanc!!! Je pourrais t'énumérer des dizaines de moments exaltants avec mon amoureux et le café et le linge plié tout croche, avec délicatesse, reviennent plus souvent que les images de ma robe blanche qui jaunit dans le fond du garde-robe et qui ne me fait bien sûr plus!!! Bref, ma robe ne me va plus depuis belle lurette mais ma vie amoureuse est faite sur mesure pour moi!!!

GrenadineXXXX

Liliberté a dit...

Ahhhh... Bella... Voilà un témoignage qui me fait si plaisir à lire. 16 ans? Déjà??

C'est sur vous qu'il faudrait faire un film!

Je vous lève mon verre (tasse de café), pour la complicité qui dure et pour avoir la saggesse de l'apprécier...

Muchos bécos...

Anonyme a dit...

Hello little LILI !! Le 6 juin a eu l'air fabuleux, BRAVO, à Tchin et Franc... ils sont enfin heureux!! Lorsque tu sauteras le pas à ton tour, en plus des chaussures neuves à JF, je m'achèterai une nouvelle robe... juste pour toi my dear!
A la revoyure !

Ta vieille tante José-fine xoxo