samedi 11 juillet 2009

Ça déménage


Neuf ans. Neuf années dans ce logis de la rue Rielle. Tant de rencontres, de retrouvailles, de rires, de larmes, de couleurs de mur, de changement de meubles; 9 ans.

Revisiter ces 9 années m’amène invariablement à revoir tous ceux et celles qui ont partagé avec moi ces lieux. C’est d’abord avec Namie que j’ai aménagé; après s’être retrouvées dans un bar trifluvien, je lui disais que j’allais étudier à Montréal. Elle y avait déménagé quelques mois plus tôt et s’y trouvait un peu seule. Beaucoup trop d’alcool et nous blaguions déjà de cohabiter la métropole ensemble. Le lendemain matin, dégrisée, une chose rare s’est produite; l’idée était encore tentante!

Quatre années ensemble. Quatre années d’harmonie, de complicité, de souvenirs innombrables. Cet arrangement aura certainement contribué à rendre mon long célibat fort heureux et animé! Car, « le vieux couple » que nous formions offrait vraiment le meilleur des deux mondes; liberté totale et complicité réconfortante. La séparation fût douloureuse mais courte. Nous sommes toujours (et pour toujours) meilleures amies…
Puis il y a eu Beca. Rebeca, de Londres. Étudiante à l’UQAM, qui a passé les six mois ici à n’apprendre aucun mot de français mais profita allègrement du service de livraison maison de fines herbes montréalaises. Rieuse, indépendante, et curieuse, son séjour avec moi ne me laisse que de bons souvenirs. Elle m’a fait découvrir tant de choses; les Comedy Clubs de la rue Bishop, Facebook – avant tout le monde -, la bouffe brit, et surtout à quel point on pouvait être émerveillé par la première neige et un sapin de Noël.

Il y a eu Pat. Oui, seule expérience négative et ô combien traumatisante. Maniaco dépressif, qui s’est trouvé une moyenne passion pour moi et qui a décidé de se démédicamenter, flottant sur ce nouveau bonheur. Ce n’est pas la peur ressentie qui me revient en tête mais bien la pitié et la compassion éprouvée quand je l’ai trouvé au bas de l’escalier, lunettes cassées, bras dans le plâtre, sans chaussure, après avoir erré trois jours dans les rues de Montréal.
Il y a eu aussi Dad, récemment retraité, qui en avait marre de la Gaspésie. Heureuse cohabitation; le frigo et le rack à vin n’ont jamais été aussi bien garnis.

Et c’est finalement « en couple » que je quittai cet endroit;
Oui, je vous entends; qui l’aurait cru…




Depuis déjà des semaines que je préparais mon premier, premier juillet en tant d’années. Recherche d’appart, de camion, de bras, de boîtes. J’appréhendais ce moment dans le stress et l’insécurité. Je sentais tout au fond de moi, que cette journée serait tout aussi terrible que je l’imaginais. Enseigner à 40 étudiants, facile, donner des conférences, no problem, organiser des congrès de 200 personnes, bring it on.

Déménager? OMG (comme me text mes étudiants; Oh my God!)











Une chance qu'Émile était là pour assurer le "contrôle qualité" des boîtes.


J’avais raison. J’ai pleuré (en remettant les clefs), failli vomir (en voyant les trois ados-déménageurs descendre le frigo), couru (toute la journée), prié (quand le divan ne semblait tout simplement pas rentrer dans le salon), et je fus ivre à la première gorgée de vin « une fois rendue ».




Inscription faite par mon grand-père Murray sur le côté d'un tiroir d'une commode qu'il avait construite et découverte lors de mon déménagement. On peut y lire "Big moving day; July 1983, Maddie and Murray going to 2969 fortin, Trois-Rivières"


Et voilà. Je suis rendue. Les meubles installés, le linge serré, les casseroles aussi. Le bureau et le salon peinturés, et les boîtes presque toutes vides (quoique je les soupçonne de se reproduire pendant la nuit). Bientôt, je ne traverserai plus une piste d’hébertisme pour trouver mes jeans ou le couteau à pain. Bientôt, les cadres et peintures seront accrochées, le plancher sera lavé, et ça sentira le propre. Bientôt, très bientôt, ce sera chez moi.
Zenfin.

Heureusement, il y en a qui s'adapte plus vite que d'autres....

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Bienvenue chez-vous!

Grenadine et la famille XXXX

Nathalie a dit...

OMG!!! on a déménagé en même temps! toi à Montréal, moi à Paris! ajoute à ton expérience une quinzaine d'aller-retours au 6ème étage sans ascenseur et on a eu le même week end!
A bientôt! et je te souhaite de passer du bon temps dans ce nouvel appartement!
Nath

Biquette a dit...

et bien je verse une larme en te lisant aujourd'hui de ma tour de verre du centre-ville. bravo pour ce nouveau départ, cette nouvelle vie, et la création de bien d'autres souvenirs à venir.
Le monde déteste le changement, c'est pourtant la seule chose qui lui a permis d'avancer...
et toi, ma belle Lili, tu avances, tu changes, tu t'adaptes. Je t'aime xx

Liliberté a dit...

@ Grenadine
Merci! Bises à la famille!

@ Nath
6e sans ascenseur? Mon Dieu! Je remets soudainement mon voyage à Paris en question!
;)

@Biquette
Merci pour tes mots si touchant... Quelle belle amie tu es! xx

makenoize a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
makenoize a dit...

Allo Allo :)

fini la rue Rielle.. la seule personne de verdun que je connaissais n'y est plus ...

mais où es-tu donc maintenant ?

John

Liliberté a dit...

Ta verdunoise est encore et toujours verdunoise!!!

:)