mardi 24 juillet 2007

Effet mer

C’est fou comment j’arrive à déconstruire ma vie et à l’imaginer ailleurs en si peu de temps. En une semaine, j’ai mué, émigré ailleurs par la force des circonstances. Par un beau matin trop ensoleillé, la face pleine de larmes, la tête sur le bord d’imploser, je suis restée au lit. Le matin a passé. Puis le midi. L’après-midi. La brunante… Je suivais le rythme du temps par le puit de lumière au dessus de ma tête. Les heures qui passaient si lentement. Sous le soleil, flanquée de mon félin de compagnie, seulement le bruit de ma couette qui craque quand je bouge. C’est tout. Toute une journée.

Le lendemain, j’ai fait mes bagages.

Combien de lendemains j’ai fait mes bagages. Je ne les compte plus.

And I was on the road again.

Depuis vendredi dernier, c’est comme tout un mois qui vient de passer. Je vous raconte…

Premier stop… Le party de famille.

***

La famille « Daraîchers »

Chaque famille est unique. Un clan traînant son histoire et y inscrit la sienne. L’histoire de la mienne doit faire retourner Jung dans sa tombe et réveiller Freud. Ma famille porte de nombreuses cicatrices témoins d’un passé pour le moins bouleversant. Mais elle a une richesse fort admirable : personne ne fait fie de tous ces éléphants roses et autres squelettes assez psychadéliques qui ornent notre identité familiale. Ajoutons à cela le fait que cela est généralement fait avec humour et autodérision. Dieu merci. On serait foutrement plus fêlés autrement.

Alors voici la mise en scène. Matante Nic et Mononcle JF fêtent tous deux leur 50ième de naissance et leur 25ième de mariage (ils ont le sens du timing). Leur sublime progéniture leur organise un « surprise ».

Comme on s’assume, faudrait mentionner qu’on s’est tous retrouvés au Madrid (oui, sur le bord de la 20 avec les Big Foot et les Dinosaures) pour accrocher des ballons à nos voitures et arriver chez Matante et Mononcle en klaxonnant. La scène était à crever de rire. D’un kitch délicieux.

Ce n’était que le début d’un après-midi de fête. Tout le monde avait l’esprit à la fête. On discute, on prend des nouvelles, on se taquine, on s’embrasse, on potine. Les chiens se promènent et jappent, les enfants courent partout, les chats se cachent, les matantes jasent sur leur spaghettis dans la piscine (les maris les arrosent d’eau frête de la hose). On se bourre la face de sandwichs, on digère avec de la bière, on chante et on danse.



C’est la Jacqueline, qui doit nous regarder et être ben contente. Sauf pour les ballons et klaxons. Elle aurait dit qu’on a l’air un peu « ti-peuple ». Ce qu’on est vraiment capable d’être et que l’on assume... !


***

On the road again.

Au petit matin, c’est le départ pour la Gaspésie. Ma Gaspésie, la belle, la fière, la majestueuse. La route est magnifique. Le soleil dans la face, et mon nouveau petit frère sur les genoux. Baci, un mélange de Lab et de Golden, qui vient d’arriver dans la vie de mon papa.

Quel bonheur. Je m’attarde aux nuances de verts qui font des champs une magnifique courtepointe. Je joue au « extreme bonhomme pendu » avec ma sœur. Je lis trois-quatre nouvelles du XYZ. On chante du John Denvers en cœur.

Et comme toujours quand je rentre à la maison (ce qui devint depuis plus de 10 ans « ma maison »), la route me rappelle mes polaroïds. La maison rose de Baie des Capucins, la jaune des Méchins, les haltes routières que je connais par cœur, les courbes au-delà desquelles la vue est imprenable.



photo: Eve

Après la route « des plains », à l’Anse pleureuse, le soleil disparaît. Et on s’engage sur la route de Murdoch. Je me sens les paupières lourdes. Y’a plus rien à voir. Je veux dormir. Dormir. Soon, I’ll be home.

***

El Gaspésia

Enfin. Enfin. La mer. Le calme. La tempête qui sévit en moi présentement pourra rugir. Car autour, c’est le calme. Le cul dans le sable, je peux réfléchir. Dessiner les prochains mois.

Ici, j’invite tous mes démons à venir me voir.

On aura un petit face-à-face vous et moi.

Allez, venez.

Car j’ai dit le cul dans le sable. Pas la tête.

Hasta luego.

Bons baisers de la Gaspésie.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

je pense à toi et je souhaite que tu ne combattes pas trop fort ces démons...
Le calme revient toujours après une tempête...
Bisous

Liliberté a dit...

Bon matin chère amie...

Je pense à toi aussi sur mon bord de mer. Et les démons, bien, parfois faut faire face. Et oui, j'ai bien hâte que la tempête passe. Passage obligé tout simplement...

Bises...

De retour à Mtl, bientôt. Un jour.
xx

Anonyme a dit...

Michel ne change pas, toujours son beau sourire!!!
LA GAspésie va te replacer tous tes trucs en-dedans après les avoir brassés un peu,comme elle fait toujours.
D'habitude quand tu reviens de là-bas ça change dans ta vie ! PAs vrai ?!?

Belle thérapie ma chouette et bon retour,
je t'Aime,
Maria