vendredi 16 février 2007

Saint-Valentin (part one)

La Saint-Valentin…quelques jours en retard

C’est la fête de l’amour et le l’amitié et j’ai envie de vous parler de deux personnes.
Deux Valentins.

Mon plus beau cadeau de Saint-Valentin fut un téléphone reçu d’une amie. Une amie avec qui il y avait un « froid » depuis quelques temps déjà. Ça, ça arrive. Mais pas avec elle, vous comprenez, pas avec elle. Jamais eu de « froid » en 13 ans d’amitié. Je ne vais pas vous raconter les détails de cette chicanette, ce n’est pas tellement important. Simplement, elle n’a pas su s’exprimer et je n’ai pas su comprendre. Point.

C’est d’elle dont j’ai envie de vous parler. Maria. Belle Maria. Même en étant toujours éloignées l’une de l’autre, même en ayant des chemins de vie si différents, il n’y a jamais eu de distance entre nous. Aucun fossé, pas d’océan, pas même une rigole. Toujours au bout du fil, il y avait cette complicité de femmes qui définissait tout. Elle a toujours aimé que je la divertisse de mes histoires de célibataire qui-vit-dans-la-grand-ville, et j’ai toujours aimé profiter d’une incursion dans le monde du couple et de la maternité (même quand elle plaquait le téléphone à ses enfants pour qu’ils me fassent des gabou-gabou-pouette-pouette interminables auxquels je ne savais quoi répondre).

Loin est maintenant cette époque où on était dans le « 320 » du Petit Séminaire de Québec à refaire le monde. Maintenant, on essais moins de le refaire, juste l’endurer. La vie s’occupe généralement de ce genre de désillusion. Maintenant, fortes femmes, nous menons nos batailles comme nous pouvons. Avec courage, force, angoisse, peur et sensibilité.

On est parfois à des années lumières de comprendre (même un peu) les batailles des autres. Ma belle Maria m’a rappelé cela par un courriel, qu’elle m’a permis de partager avec vous. Elle m‘y parle de sa fille Rose.

« Peut-être que si je te parlais à toi, je te dirais toute ma profonde lourde et pénible peine de savoir mon enfant malade, je te dirais le poids que je sens dans ma poitrine toutes les fois qu'il faut reconsidérer les doses d'insulines car elles ne sont pas assez biens dosées, toute la peur que ma fille garde des séquelles si je ne baisse pas assez bien son taux de sucre, toute ma tristesse enfin de la savoir handicapée à vie, de ne pas pouvoir se sentir libre comme n'importe quelle petite fille. J'enrage de la savoir ainsi et j'ai le coeur si blessé. Aussi je prends comme un échec cette maladie, j’ai dont tout voulu leurs donner et la vie me rappelle encore une fois, comme si je ne l'avais pas compris, à quel point sur certaines choses on n'a aucun pouvoir. »

Si je partage avec vous ces quelques lignes, ce n’est pas pour vous faire sortir vos mouchoirs, c’est parce que c’est la Saint-Valentin.

Oui, oui. Pour la Saint-Valentin.


Et en cette Saint-Valentin, je voudrais dire à mon amie,

Que je l’aime.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Merci Lili de ton amour, je t'aime très fort aussi....
Quelle chance de s'avoir, douce et tendre caresse que l'Amour d'une amie posé sur nos chagrins.
Merci,Mariaxxxx

Anonyme a dit...

Petite ballade pour Maria

Comme je les comprends, ces assauts de chagrin, d'inquiétude, de frayeur, quand la vie décharge son lot de gravat ou de lave sur notre progéniture!!
La maladie, les "chutes libres" des forces morales, les déboires, les désillusions...et combien d'etc...de misères!

Notre chair, la chair de notre chair, qu'on ne peut plus tenir à l'abri comme au temps de la vie utérine.
Ouf! C'est tellement sans coeur, l'imperfection de l'existence quand ça nous assène ses coups les plus cassants. Les fractures de maternitude sont invisibles à l'oeil nu; mais les mères sont tatouées de cicatrices au-dedans!

Et en dépit des baffes et des griffures, la mère se retrousse; il y a encore et toujours de l'amour à prodiguer; encore du trop plein de "take care" à distribuer. Essoufflée, lasse, presque défaite, elle reprend le bâton de pérégrine, la môman. Parce qu'un jour, avec le poupon dans les bras ou accroché à son sein, elle a réalisé qu'elle ne serait plus jamais "pas une mère". "Freakant" diraient certains...Sillon premier de l'humanité diront les autres!

Ai-je entendu "sexe faible"?