samedi 24 mars 2007

Feelin' low

- Ça ne va pas?

- Non, ce matin, ça ne va pas. J’ai mal dormi. À 4 :15am, je fumais trop de cigarettes devant mon écran d’ordi. À la recherche de je-ne-sais-quoi. Quelque chose pour m’endormir, m’anesthésier. Aussitôt recouchée, des scénarios impossibles d’angoisse, d’humiliation et de fuite se jouaient de mes rêves et de mon repos.

- Pourtant, j’étais là, dans ton lit, à ton réveil? Je ronronnais très fort et te mordillais le menton pour te souligner que nous étions si bien dans ce moment de grâce matinal. Dans le soleil qui traverse le puit de lumière au dessus de nos têtes. C’est toi qui a choisi de te lever de l’autre côté du lit.

- Je sais bien que tu es là, cher Émile. Petit lion. Et de te sentir te blottir contre moi, fort fort, était doux. Mais ma tête l’a oublié alors que j’enfilais mon pyjama et mettais mes lunettes en constatant qu’il était si tard. Toi aussi tu l’as oublié, aussitôt ton bol de bouffe en vue. Fais pas ton romantico-mocheton avec moi. J’ai vu neigé.

- Tu es vraiment d’humeur exécrable maîtresse. C’est samedi, il fait chaud, ça sent le printemps! Tu as devant toi la Presse et un café au lait! Ne vois-tu pas le soleil qui brille dehors?

- Non, mon gros. Je vois des heures d’étude devant moi, la vaisselle sur le comptoir et les millions de petits rouleaux de poils qui ornent notre plancher. Est-ce que je peux te passer l’aspirateur directement sur le dos Émile? Ça sauvera du temps. Peut-être pourrais-tu la passer toi-même? Il y a par terre 15% de graines et poussière et 80% de ta fourrure (5% d’indécis). Mais non, je sais ce n’est pas ta job. …C’est facile de parler de soleil et de printemps.

- Don’t play smart ass with me. C’est facile de me parler de vaisselle et d’études. Et si tu avouais ce qui te dérange vraiment ce matin?

- Je ne sais pas Émile, je ne sais pas. Tout. Moi. Dans mon désordre, ma procrastination, dans mes illusions. Dans de faux espoirs entretenus par mes faiblesses, dans ma fatigue de vivre, dans mes obsessions futiles. Je me dérange.

- Euh. C’est tout?

- Non très cher, ce n’est pas tout. Tu voulais savoir, et bien reste couché là, en « poule » à me regarder et faire semblant de m'écouter. Ce n’est pas tout… Je me sens seule.

- Mais tu n’es pas seule Bella.

- Ne me sert pas ça. Oui, oui, je sais, je ne suis pas seule, ni bête. J’ai plein d’amis, une famille merveilleuse, un « Phoénix » qui m’accompagne. Mais je te parle de tout-de-suite, là, maintenant, dans mon grand 6 ½, je me sens seule. Je m’ennuis de plein de gens, de lieux et de temps passés. Ma meilleure amie, ma Gaspésie, mon ex, mon grand-père Murray, New-York, la maison ambre et ses jours heureux, mes amis du Nouveau-Brunswick, Fred, et je m’ennuis d’être ici, seule à repenser à tout cela. Tout ce que je n’ai pas, tout ce que je ne peux me permettre, tout ce que je voudrais supprimer de ma vie par une simple touche « delete ». Est-ce que tu en as assez? Voudrais-tu que je continue, car je t’assure, la liste est longue.

- Zzzzzzzzzzzzzzz

- Great. Merci Émile pour ces huit minutes de thérapie. Même toi tu dors maintenant. Viens, tasse toi un peu, fais moi une place, fais moi une grosse cuillère serrée, ronronne s’il te plait. Peut-être qu’en me réveillant, pour la seconde fois, ce sera le printemps.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Que le vide autour de nous peut nous sembler lourd et froid. Que l'absence peut être insupportable quand elle nous emplit la tête.
L'absence, le silence, le vide c'est aussi une richesse infinie pour se refaire le coeur à notre guise, pour réinventer sa vie comme on le souhaite. Aussi pour se souvenir, ramner nos plus belles photos dans notre tête et revoir toutes les beautés que la vie nous a donné surtout après des moments de vide.
Souviens-toi;moi je m'en souviens:
toi et moi de retour de Trois-rivières dans l'auto de ton père dans un brouillard épouvantable, on en braillait presque.......Toi et ta soeur au Dagobert a danser pendant des heures, les souper avec bibi et natouche, toi qui coiffe ma mère en écoutant des tounes en italien, ton apart près de l'aéroport, les beaux gars qu'on a embrassé, les moins beaux aussi,NOS DÉJEUNERS À TON APART SUR MARGUERITE BOURGEOIS, NOS SOIRÉES À SE PRÉPARER À ALLER DANSER, TOI DEVANT TON GRAND MIRROIR À TE FRISER, UNE CLOPE AU BEC......JE PENSE À TOUT ÇA ET JE T'AIME, PENSE À MOI ET À TOUT ÇA TU VA VOIR........MARIAXXXXXXX